Il a fermé avant l'été, laissant un vide en centre-ville.
"Il", c'est le cinéma LES KORRIGANS, multiplex de 5 salles, ouvert dans les années 70 en lieu et place d'une salle unique.
Aujourd'hui, notre présipauté compte moins de salles de cinéma qu'il y a 10 ans. Pire, un seul et unique opérateur détient le monopole via un unique multiplex.
Après guerre, de nombreux cinémas virent le jour: dans le haut et le bas de l'avenue de la république, rue Jean Jaurès, rue du bois Savary, rue Albert De Mun, sans oublier le Jean Bart à St-Marc, le Caméo à Plaisance...
Puis à la fin des années 70, la plupart des salles fermèrent faute de spectateurs. Seuls 3 cinémas surent s'adapter, en se transformant: 4 salles pour LE CLUB, 5 salles pour LES KORRIGANS et l'unique salle, mais ultra confortable et avec le plus grand écran de la ville, LE FRANCE.
Celà nous faisait donc 10 salles pendant une vingtaine d'années, jusqu'à l'arrivée de CINEVILLE au début des années 2000.
Ouvrant 9 salles, ce multiplex de la SOREDIC (société rennaise) qui detenait déjà LE CLUB, portait le parc à 19 salles. Un bonheur pour les cinéphiles, qui ne dura que 2 ou 3 ans. LE CLUB ferma ses portes le premier, suivi du FRANCE puis enfin en juin 2009 des KORRIGANS.
Aujourd'hui, il y a moins de salles qu'il y a 10 ans alors que la fréquentation des cinémas n'a jamais été aussi forte que ces 15 dernières années et que notre ville gagne (parait-il) des habitants! Un comble!
Tony Molière, patron des KORRIGANS, mais aussi du GULF STREAM à La Baule, a fait le choix de fermer son cinéma nazairien pour ouvrir son nouveau complexe à Guérande.
Il aurait pû conserver LES KORRIGANS, mais le CNC exigeait sa fermeture pour lui offrir une subvention d'environ 320 000 euro (10% du prix du cinéma guérandais).
10% c'est finalement peu, et Tony aurait pû trouver un partenaire pour payer cette somme, mais c'était sans compter sur un gros différent qui liait M. Molière à la municipalité nazairienne.
A la fin des années 90, Tony Molière envisageait d'ouvrir un multiplex sur la zac de Savine (à l'emplacement de Fly et de Boulanger). Un emplacement parfait, à proximité des hotels et des restaurants (Quick, Mc Do, Buffalo...), mais le maire de St-Nazaire, ayant un projet sur ville-port (au départ à Océanis dans les années 80), a mis des batons dans les roues de Tony Molière qui n'a jamais pu obtenir le feu vert de la CDEC pour ouvrir à Trignac!
Mme Lagrange, propriétaire du cinéma LE FRANCE n'a pas mieux été traitée par la mairie qui l'a méprisée et ignorée. Cette salle magnifique de 500 places avec une scène, en centre ville est à l'abandon.
Un accord et un peu moins de fierté de la part de la mairie aurait permis d'exploiter cette salle pour le FANAL, privé de scène depuis la destruction de la maison du peuple et jusqu'en 2012.
Face à ces tensions permanentes entre la ville et les exploitants, on comprend que Tony Molière n'ait pas eu envie de sauver son cinéma nazairien... Il n'y avait "que" 320 000 euro à trouver! Il a préféré poursuivre l'aventure en presqu'ile...
Aujourd'hui CINEVILLE est en situation de monopole sur la ville, et le centre de St-Nazaire se meurt: Les Korrigans? Fermé, Intersport? Fermé, La grande récré? Fermée, Bradéo? Fermé, Eram? Fermé... JouéClub? A vendre! Quel gachis!